Editorial
du Président
La joie de Pourim et les nouveautés du
Consistoire
La fête de Pourim qui sera célébrée
dimanche 28 février est-elle une fête majeure de
notre calendrier hébraïque ? Elle n’a, certes,
ni la solennité des jours redoutables, ni la puissance
d’évocation de Pessah ou Chavouot, ni la symbolique
de Soukot. Mais elle a la grâce de nous enchanter, et
d’éveiller l’imagination de nos enfants.
Nous nous souvenons tous avec émotion des Pourim de notre
enfance, de l’ambiance bon enfant de la synagogue à
cette occasion, des crécelles offertes par nos parents,
des déguisements portés à l’occasion
de participations à des représentations…
A Pourim, l’enfant est roi !
Pourim est joie, bonheur et sentiment de délivrance.
Rien de tel à Pessah, pourtant fête de la liberté
!
Les deux traditions attachées à la célébration
de Pourim sont les cadeaux (Michloah Manot) que l’on se
fait entre parents, amis ou connaissances, et le festin (la
séouda). Elles constituent toutes deux des signes de
solidarité communautaire et de réjouissance religieuse…
sans oublier l’invitation exceptionnelle à jouer
aux jeux de hasard, ou à s’enivrer pour fêter
la mort d’Aman.
Le souvenir de l’épisode historique passe par
la lecture de la Méguila, le livre d’Esther. Elle
inspire chaque année, aujourd’hui comme hier, un
certain nombre de réflexions sur le monde qui nous entoure
et l’histoire qui s’y déroule. On réfléchit
sur Aman, le grand vizir d’Assuérus, l’homme
qui a conçu et organisé la première Shoah…
on cherche le nom de celui qui incarne l’Amalek de nos
temps.
Une seconde réflexion concerne le fait qu’aujourd’hui
comme au Vème siècle avant notre ère, nous
sommes en butte à la civilisation perse et à ses
représentants. Hier Aman, aujourd’hui un président
qui déclare sur toutes les chaînes de télévision,
de radio, à toutes les tribunes, y compris celles des
Nations-Unies… Il déclare à qui veut l’entendre
qu’il veut détruire Israël, et qu’il
se donne les moyens pour arriver à son but !
Notre seule présence aujourd’hui démontre
notre capacité à faire face à tous les
Amalek, Aman, ou autres Hitler… Am Israël Hai…
Nous l’avons prouvé depuis 3500 ans ! Quelles que
soient les vicissitudes traversées par le peuple d’Israël,
les tragédies de son histoire, le peuple est toujours
présent ! N’ayons pas peur ! Il nous reste à
faire la preuve, la démonstration que nous sommes capables
d’assurer la pérennité de l’Etat d’Israël…
A Pourim, le peuple d’Israël chante et rit : cela
nous change des larmes et des drames qui ont de tout temps constitué
une part de notre tragique histoire. Et c’est sans doute
pour cette raison que les maîtres de la Kabbale, au XVIème
siècle, inspirés par Isaac Luria, ont investi
la célébration de Pourim de significations profondes.
Ils considèrent qu’à l’arrivée
du Machiah, toutes les célébrations disparaîtront
sauf la fête de Pourim… une façon de dire
l’importance religieuse, sociale et communautaire de cette
fête toute entière vouée à la joie
et à la gratitude envers le Créateur.
Que faire lorsque la joyeuse célébration de Pourim
approche et que l'on se trouve cloué au lit dans un hôpital
et que l'on ne peut donc pas se rendre à la synagogue
pour appliquer la mitsva consistant à écouter
la lecture de la Méguila ?
Avec le grand rabbin de Paris, nous avons, pris la décision,
pour la première fois, d'organiser, dans près
de 50 hôpitaux de Paris, des lectures de Méguila,
par des membres du corps rabbinique.
Comment, enfin, ne pas penser en cette fête de Pourim
vouée à l'enfance, aux enfants malades en particulier
? Eux, plus que d'autres sans doute, ont besoin de cette fête,
de ses couleurs et de ses magies.
Le Consistoire de Paris a décidé de soutenir
l’initiative du rabbin Mikaël JOURNO, aumônier
des hôpitaux, et organise dimanche à 15h, à
l'Hôpital Necker une lecture de la Méguila pour
les enfants malades, suivie d’une fête avec de nombreuses
attractions, animations et surprises.
Pourim Sameah.