Message de Joël Mergui
Il y a un an, je m’adressais à vous dans une plaquette de la même nature afin de vous faire part de notre ambition pour le Centre Européen du Judaïsme et notre détermination à mettre en œuvre une programmation exceptionnelle pour l’année 2020.
Toutefois, en quelques semaines, tous nos repères ont volé en éclats, et le monde d’hier a laissé place à une nouvelle réalité encore mouvante à l’heure j’écris ces lignes.
Cette année 2020 a été celle de tous les contrastes. En effet, elle avait pourtant si bien commencé avec l’inauguration historique du Centre Européen du Judaïsme à la fin de l’année 2019 en présence du président de la République, de tous les acteurs et bienfaiteurs qui ont concouru à son édification, après l’inauguration de la bien nommée « Place Jérusalem ». Adresse de rêve pour ce phare du judaïsme qui s’inscrit pleinement à la jonction de notre culture européenne et de l’inspiration spirituelle et sioniste qui irradie l’ensemble de ses programmes.
Les premiers mois de l’année 2020 étaient fort prometteurs : belle dynamique de la synagogue Edmond J. Safra, programme culturel très riche pour le Centre Patrick et Lina Drahi, réunion des présidents des communautés juives européennes…
Puis, la crise a éclaté. Les synagogues ont été fermées, les réunions annulées, le confinement imposé à tous… Le quotidien de chacun d’entre nous a été bouleversé.
En dépit des incertitudes qui pèsent sur l’avenir, le CEJ n’a jamais cessé de fonctionner en s’adaptant au contexte et en proposant des programmes innovants de très grande qualité.
C’est ainsi que nous avons pu proposer des offices religieux dans le plus strict respect du protocole sanitaire, lancer les « Universités du CEJ » par visio-conférence qui ont rassemblé des centaines de participants, ou encore des soirées d’études bibliques, des leçons talmudiques, et des évènements qui ont rassemblé un public nombreux et international.
Le CEJ continue, plus que jamais, d’incarner le signe de confiance dans l’avenir du judaïsme francilien, hexagonal, et européen, le plus audacieux depuis des décennies.
Vous l’avez compris, nous sommes sur une ligne de crête déterminante pour l’avenir de nos communautés.
La crise sanitaire a affecté profondément la stabilité financière des institutions juives et le CEJ n’y fait pas exception. Nos recettes reposent essentiellement sur les contributions des fidèles. Or il n’y a pratiquement pas eu de dons pendant de longs mois qui comptent parmi les plus fédérateurs de notre calendrier, et la reprise s’est faite avec beaucoup moins de fidèles, fidèles qui ont eux aussi des préoccupations économiques.
Les revenus liés à la commercialisation de nos salles se sont également effondrés.
Quel que soit notre niveau de pratique, notre sensibilité religieuse, nul ne peut ignorer que si, D.ieu nous en préserve, les communautés faiblissent, si nos synagogues sont fragilisées, c’est l’ensemble de la vie juive de notre pays qui est menacée.
Aussi, j’en appelle solennellement à la solidarité de tous.
Vous êtes en première ligne naturellement et je sais pouvoir compter sur vous. Je connais la générosité de notre communauté, et je ne doute pas qu’une fois de plus, vous serez au rendez-vous.
Puisse L’Eternel nous protéger, apporter une guérison complète à tous les malades, et permettre à l’humanité d’être rapidement libérée de cette épidémie terrible !
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