13 novembre 2009  
 

Très belle soirée communautaire
à la synagogue St Blaise

C’est à la faveur d’un Siyoum que la Communauté s’est réunie en présence d’anciens membres fondateurs de la Communauté, du Président Fondateur Monsieur Martial Atlan, du Président du Consistoire de Paris, Monsieur Joël Mergui, du Vice-président du Consistoire Central Monsieur Jack Yves Bohbot, , du Vice-Président du Consistoire de Paris, Monsieur David Amar, du Secrétaire Général, Monsieur Simon Marec, du Rabbin Raphaël Biton ainsi que le Rabbin Fresh, Roch Yechiva de la Communauté associée au consistoire de la rue Henri Murger et l’équipe de la Direction des Communautés/Travaux du Consistoire.

Ce siyoum marquait la réussite d’une expérience souvent difficile à réaliser. Un minyan pour Minha et Arvit tous les jours quelle que soit l’époque de l’année précédé ou suivi d’une étude quotidienne de la Guemara ainsi que la poursuite et le développement de l’engagement du Rabbin David Chetrit de mémoire bénie qui a tant œuvré pour la Communauté.

L’ambiance était familiale mais en même temps solennelle au moment du Siyoum proprement dit (de la Massehet Berahot). Cette ambiance, empreinte d’amitié et de fraternité, confirmait ce qu’avait évoqué Monsieur Rebibo : l’étude de la Torah constitue notre ciment, notre union et assure comme le conclut la Massehet, la paix en nous, la paix dans nos foyers, la paix dans notre Communauté et dans le monde.

 
     
 
 

Séminaire pédagogique pour les enseignants des Talmudé Torah de la région Rhône-Alpes

Le dimanche 1er novembre, une soixantaine de rabbins, d’administrateurs de communautés, de directeurs et d’enseignants des Talmudé Torah du grand Lyon, de Grenoble et de Clermont–Ferrand ont répondu présents à l’invitation du Grand rabbinat et du Consistoire de la région, à la grande synagogue de Lyon, quai Tilsitt. Monsieur Méïr MOATY, Directeur des services éducatifs du Consistoire de Paris était l’invité d’honneur pour animer cette journée. Le thème retenu pour cette nouvelle session, par le Grand Rabbin Richard WERTENSCHLAG était « l’expérience d’une programmation pour toutes les classes du Talmud Torah et la présentation des nouveaux ouvrages destinés aux élèves des Talmudé Torah de Paris et de l’IDF réalisés par Monsieur Moaty et son équipe pédagogique »

Il fut accueilli chaleureusement par Monsieur Marcel DREYFUSS, président du Consistoire régional, Monsieur Charles CHOUCROUN, président de la communauté de Vénissieux, et responsable de la commission pédagogique du CIRRAC et du Docteur Philippe AKNIN, président de la commission TT du Consistoire de Lyon.

De l’avis unanime des participants, cette journée fut une réussite. Monsieur Moaty passionna son auditoire et l’impressionna par son enthousiasme, ses compétences remarquables et son sens de l’organisation. Il présenta de façon convaincante, un film sur grand écran sur les activités communes aux TT de la région parisienne, et notamment les tests de connaissances et le voyage éducatif du parcours biblique en Israël du Nord au Sud. Il se réjouit de la parfaite symbiose entre le Grand Rabbin, le Président et la commission pédagogique du Consistoire de Paris, source du renouveau et de l’augmentation des effectifs. Les livres proposés rallièrent tous les suffrages et furent pris d’assaut. Ils répondent à un réel besoin pour toutes les communautés juives de France, qui pourraient en faire un excellent usage. Un excellent déjeuner offert par l’association Robert Gamzon, au restaurant Lippmann agrémenté d’un Dvar Torah du Grand Rabbin de Lyon, sur l’importance de la transmission de nos valeurs, en devant tous être porteurs de la foi du néophyte dans le ‘hinouh clôtura cette journée mémorable.

 
     
 
 
Septième étape à Rennes

"Ce fut un chabbat vraiment très sympathique. Toute l'équipe était très sympa, ils ont mis une très bonne ambiance. On a pas l'habitude d'avoir un chabbat si animé.
En plus, cela nous a permis de faire de nouvelles rencontres, ce chabbat fut très bénéfique pour tout le monde.
Je me suis d'ailleurs inscrite pour participer au Tour de France."

Déborah, 17 ans (Rennes)


"J'ai passé ce chabbat Lekh Lekha du 29 au 30 octobre dans la ville de Rennes située à près de 1 000 km de chez moi.
Ayant déja passée 3 chabbatot avec le TFCJ, la distance ne m'importait que très peu. En effet, membre d'une des plus petites communautés juives de France, j'ai passé, en leur compagnie, des séjours inoubliables : on assiste comme à merveille divine comme si l'énergie individuelle que chacun déploiyait se transformait en une chaleur collective qui nous rappelle que nous sommes une très grande famille : am Israel. Les liens qui se tissent entre chaque juifs venant de la France entière, petits et grands, les chants et les prières s'élevant aux cieux reflétant la foi de chacun ont fait vibrer les murs de cette synagogue si particulière, sans oublier les sourires, les rires, la complicité qui s'est crée entre tous et qui a permis l'entière réussite de ce chabbat plein.
Je tiens à remercier très sincèrement le Rabbin de Rennes ainsi que tous les membres de la Communauté de nous avoir reçu si chaleureusement et de nous avoir permis d'accomplir notre mission.
Croyez moi, ce chabbat restera gravé dans la mémoire de tous et surtout dans la mienne."

Elodie, 17 ans (Thonon les bains)

 
     
 
 

Grand Rabbinat de Paris

Les après-midi d’études du Beth Hamidrach du Grand Rabbin de Paris reprendront à partir du Lundi 9 Novembre 2009 dans la salle de réunion du Grand Rabbin de Paris.

Ces après-midi d’études se dérouleront les Lundi et Jeudi après-midi de 13 heures 30 à 16 heures.

Sujet du lundi : Hilhot Houpa Véquidouchin

Sujet du Jeudi : Hilhot Avélout

 
     
 
 

Installation du nouveau Grand Rabbin
du Haut-Rhin, Yaacov Fhima

C'est dans une synagogue avec encore plus de monde que le jour de Kippour que l'installation du nouveau Grand Rabbin du Haut-Rhin, Yaacov Fhima, par le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim s'est tenue le 8 novembre à Colmar. Les autorités civiles et religieuses étaient largement représentées.La parole fut successivement prise par Jean-Pierre Weill, Président de la Communauté de Colmar, Ivan Geismar, Président du Consistoire du Haut-Rhin, Frédéric Attali, Directeur Général du Consistoire Central, représentant le Président Joël Mergui, le Grand Rabbin Gilles Bernheim, puis le Grand Rabbin Yaacov Fhima. Un hommage particulier fut rendu au père du Grand Rabbin Fhima (zatsal), ainsi qu'à tous ses maîtres et à sa famille. Son ancienne communauté de Sarreguemine avait affreté spécialement un car pour l'occasion.

Le Havre
Inauguration d'un nouveau Sepher Torah

Dimanche 8 novembre, inauguration d'un nouveau Sepher Torah, à la mémoire de Jacques Elalouf, dans la Communauté du Havre.

Le Grand Rabbin du Consistoire Central, Joseph Haïm Sitruk, et le Président du Consistoire Central, Joël Mergui, ont tenu à participer à cet événement communautaire organisé de main de maître par le Président de la Communauté du Havre, Victor Elgressy. Toute la communauté était présente, de même que les autorités civiles et religieuses de la ville.

 
     
 
 

Médailles du Travail au Consistoire

Mardi 3 novembre, les salariés du Consistoire de Paris ont pu participer à une cérémonie de remise de médaille du travail.
A l'initiative du comité d'Entreprise et en présence du Président Joël Mergui, du Grand rabbin de Paris David Messas, du Dayandu Secrétaire Général Simon Marec et de la Directrice des Ressources Humaines Karelle Lalou qui remplace actuellement Caroline Murciano, les salariés ayant travaillé au moins 20 ans ont reçu une médaille du travail, sous les applaudissements de leurs collègues et amis.
Le Président a rappelé à cette occasion le lien particulier qui unit les salariés au Consistoire, certains ayant plus de 40 ans de travail au sein de l'Institution, ce qui est un gage remarquable de fidélité et d'implication.
Le Grand rabbin David Messas a souhaité que ce moment de fraternité, bien au-delà du simple rapport entre un employeur et un salarié, se pérennise chaque année.

 
     
 
 
Communique conjoint du Grand Rabbinat de France et du Grand Rabbinat de Paris

Le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim et le Grand Rabbin de Paris David Messas expriment le vœu que les prochaines élections au Consistoire de Paris se déroulent dans la sérénité et le respect de chacun.

Aucune liste, aucun candidat ne peut se prévaloir de ses relations avec le Grand Rabbin de France ou le Grand Rabbin de Paris.

L’ensemble du corps rabbinique est tenu au plus strict devoir de réserve.

 
 
 
:: Nouvelles d'Israël
 
 
Les feuillets du shabbat et la protection de l’environnement
 

Il y a près d’un quart de siècle, un phénomène nouveau a vu le jour en Israël : certains mouvements religieux, écoles talmudiques ou disciples d’un Rav, ont lancé une formule originale. Des journaux de quatre pages, sous la forme d’une feuille de papier pliée en deux, ont vu le jour et ont commencé à être diffusés dans les synagogues du pays.

 
 

Quelques pensées sur la section hebdomadaire, quelques remarques sur l’actualité vue sous un angle halakhique ou philosophique apportant une perspective de pensée juive, des nouvelles communautaires ou des informations sur les dernières parutions de livres, tout cela constituait le contenu de la lecture proposée aux fidèles des synagogues.

Parmi les pionniers d’un phénomène qui allait avec les années devenir bien plus massif, on peut citer le Discours de la semaine du Rav Brod, de Kfar Habad, ou la parution hebdomadaire du Rav Dov Bigon, du Machon Meir de Jérusalem.

Pour subventionner les frais de papier, d’impression et de diffusion, de discrets encarts publicitaires remplissaient des petites cases en bas de la page.

Aujourd’hui, les parutions envahissent en masse les synagogues, développant une industrie parallèle d’étagères et de meubles conçus spécialement pour accueillir l’importante quantité de papier, qui, dans de nombreux cas, ne sont plus que des « supports », dans le jargon des affaires.

Les services de Gueniza (système chargé d’enterrer du papier ou parchemin comportant des textes sacrés) ne peuvent plus suivre le rythme, d’autant plus qu’ils contestent la masse importante des publicités et autres articles qui ne les concernent absolument pas. Or, il est exclu d’engager de la main-d’œuvre pour découper les feuillets, qui se sont transformés entretemps en reliures volumineuses, pour mettre à part ce dont la Gueniza ne veut pas.

Une association de protection de l’environnement s’est penchée sur ce phénomène. Ychi Tzviel, coordinateur des activités de l’association « Au vert maintenant », s’est adressé aux rabbins pour qu’ils réfléchissent à des solutions dans l’objectif de réduire les dommages occasionnés par la consommation importante du papier: la déforestation, la pollution de l’air et les quantités importantes de déchets.

« Mettre des feuillets qui ne nécessitent pas de gueniza avec ceux qui l’exigent déprécie ces derniers. Les infrastructures de ramassage de la gueniza ne peuvent plus tenir le rythme et les demandes de lieux destinés à l’ensevelir se heurtent aux pouvoirs locaux qui considèrent la tâche comme démesurée », a-t-il expliqué.

Le grand rabbin de la ville de Ramat-Gan, consulté par Tzviel, a établi deux critères qui déterminent la sainteté d’un texte: il faut que des versets bibliques soient imprimés dan leur intégralité ou que l’un des Noms qu’il est interdit d’effacer y figure. Le reste peut être tout simplement recyclé.

Il autorise également que des sermons de Torah soient recyclés, quand les deux conditions précitées sont respectées, les lettres étant totalement effacées par le processus de recyclage. Par contre, il convient d’éviter de les jeter dans une poubelle courante, car cela exprimerait un manque de respect vis-à-vis de la thématique des textes.

Tzviel s’est adressé aux éditeurs des feuillets de shabbat pour qu’un label vert soit imprimé bien en évidence sur leurs parutions, afin d’éviter une recherche fastidieuse dans les textes imprimés.

« Si le public est coopératif, et que les responsables respectent les deux conditions rappelées par le grand rabbin de Ramat-Gan, ce sont des dizaines de milliers de feuillets qui peuvent être récupérés chaque semaine. »

(www.actu.co.il)

 
   
 
Les auteurs de BD "casher" créent sous le contrôle strict d'un comité rabbinique qui vérifie que le contenu n'offense ni ne corrompt l'esprit des jeunes lecteurs.
 
 
Loin de l’univers de Superman ou du manga japonais, les juifs orthodoxes d’Israël créent leurs bandes dessinées, chastes et morales, avec comme super-héros des personnages tirés de la Bible.
 
"Pour la communauté des Harédim qui vit refermée sur elle-même, boycottant télévison, internet et vidéo, considérés comme des sources de corruption morale, la BD sans sexe ni violence est une distraction acceptable et un moyen d’élever les enfants selon la tradition. Des dizaines d’albums illustrant des épisodes de la Bible et les aventures de célèbres rabbins remplissent les étagères des librairies des quartiers orthodoxes, à côté d’imposants et austères ouvrages pieux.

Le nombre des BD religieuses a enregistré une très forte progression ces dernières années. Elles sont signées par des tas de nouveaux auteurs, dont des femmes qui auraient utilisé des pseudonymes dans le passé mais qui aujourd’hui publient sous leur nom.

Les auteurs de BD “casher” créent sous le contrôle strict d’un comité rabbinique qui vérifie que le contenu n’offense ni ne corrompt l’esprit des jeunes lecteurs, et qu’il respecte le commandement de la Bible sur les images (“Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre”).

(IsraelValley)

 
   
 
Cancer : les ashkénazes ont plus de probabilités de contracter certains types de cancer, tels que ceux du colon, de l'utérus, de la prostate, des ovaires
 
 
Une étude réalisée par des équipes médicales dans plusieurs centres médicaux du pays révèle des conclusions étonnantes : une différence génétique existant chez les Juifs d’origine ashkénaze les prédisposerait dans une proportion de 80% à certains types de cancer, tels que celui du colon, de l’utérus, de la prostate, des ovaires, du système digestif supérieur et d’autres encore.
 
 
L’étude a été menée sous la direction du Prof. Tamar Peretz et du Dr. Yaël Goldberg, tous deux praticiens au Département d’Oncologie de l’Hôpital « Hadassa » de Jérusalem, en collaboration avec des spécialistes du cancer de différents hôpitaux, et avec les concours de l’Institut « Sharett » et de la Ligue contre le Cancer. Selon les résultats obtenus, cette petite différence génétique produit un syndrome appelé « Lynch », qui augmente nettement les risques des cancers cités plus haut.

Ces constatations ont été faites régulièrement depuis des années, et selon les chercheurs, il serait facile et peu coûteux pour les Juifs ashkénazes de passer des examens afin de voir s’ils possèdent ce syndrome « Lynch », et être ainsi préservés de ces types de cancer, autant que faire se peut. Le Prof. Tamar Peretz s’est dit « très satisfaite de cette découverte », et affirme que « grâce à une simple prise de sang, il sera désormais possible de détecter la présence de cette anomalie. L’un de facteurs principaux de guérison du cancer réside dans sa détection précoce ». Toutes les conclusions de cette étude ont été publiées dans le magazine « Familial Cancer ».

(Aroutz 7)

 
   
 
 
:: Nouvelles des communautés juives
dans le monde
 
 
  Un rouleau de la Torah aux enchères  
 

Le plus ancien rouleau de la Torah provenant d'Espagne sera mis aux enchères le 24 novembre à la vente des produits Judaïca de Sotheby.
Le rouleau, l'unique Torah espagnole à présenter la tradition kabbalistique des lettres incurvées, est estimé à une valeur de 300 000 à 500 000 dollars.

Yitzchok Reisman, le scribe (sofer) de renommée internationale qui a découvert le rouleau datant de 730 ans il y a une dizaine d'années, est parvenu à le dater et à identifier son origine.
Reisman collectionne des rouleaux de la Torah du monde entier depuis 50 ans. Il estime que celui-ci est l'un des plus importants qu'il ait jamais vus.

Le rouleau présente l'écriture hébraïque typique des XIIIe et XIVe siècles de l'Espagne centrale et du Nord. Reisman fait tout particulièrement remarquer l'étroitesse de la lettre "peh" et les "kouf" et "hey" qui descendent sous la ligne de pied horizontale. Les spécialistes s'intéressent aussi aux "tagin", ou couronnes, qui ne figurent dans aucun autre rouleau.

La Torah y est presque complète. Reisman ne dispose pas des moyens de prendre soin de cette antiquité et espère que son futur propriétaire s'en occupera comme il le mérite.

(Jerusalem Post)

 
   
  9 novembre en Allemagne: "ne pas oublier la Nuit de Cristal"  
 
L'Allemagne ne doit pas oublier que le 9 novembre n'est pas seulement l'anniversaire de la chute du Mur de Berlin mais aussi celui de la "Nuit de cristal" en 1938, un pogrom qui marqua le prélude à l'Holocauste, a rappelé lundi la communauté juive allemande.

"Bien sûr, on peut et on doit se souvenir des moments historiques" vécus par les Allemands il y a 20 ans lorsque "les portes de la liberté se sont ouvertes", a souligné dans un communiqué Charlotte Knobloch, la présidente du Conseil central des juifs d'Allemagne.

"Bien sûr que les gens peuvent se réjouir. Mais en même temps nous ne devons pas oublier (...) qu'il y a 71 ans, avec le pogrom de novembre, on a vu se profiler l'ouverture des portes d'Auschwitz", a-t-elle ajouté.

Le président allemand Horst Köhler, pour sa part, a rappelé que le 9 novembre 1938 et le 9 novembre 1989 étaient irrémédiablement liés.

Ce n'est que "parce que nous Allemands avons appris la leçon de notre histoire entre 1933 et 1945" que le monde a pu nous faire confiance en 1989 et a permis la réunification un an plus tard des deux Allemagne, a-t-il dit.

"Nous aurons toujours à coeur de nous souvenir de ce lien et de cette responsabilité", a ajouté le président.

Le hasard du calendrier, qui a voulu que le Mur de Berlin soit tombé un 9 novembre, jour anniversaire de la "Nuit de Cristal", a empêché l'Allemagne de faire de ce jour sa Fête Nationale. Elle lui a préféré pour cela le 3 octobre, anniversaire de la Réunification en 1990.

Au cours de la "Nuit de cristal", le 9 novembre 1938, des centaines de synagogues et des dizaines de milliers de commerces et de maisons appartenant à des Juifs furent endommagés ou détruits. Quelque 90 Juifs moururent dans le pogrom et 30.000 furent arrêtés puis internés dans des camps de concentration.

(Le Monde)

 
     
 
 

:: Lu dans Info J*

 
 

Pour comprendre Levinas

Entretien avec Rodolphe CALIN

Le premier tome des oeuvres complètes du philosophe Emmanuel Levinas vient de paraître (Editions Grasset).
C'est un comité scientifique coordonné par l'académicien Jean-Luc Marion qui a élaboré le programme éditorial de ces oeuvres. Rodolphe Calin qui, avec Catherine Chalier, a édité et préfacé ce premier volume explique dans l'entretien qu'on va lire le contenu et la portée de cette édition.

I.J : Jean-Luc Marion qui préface cette édition et qui coordonne le comité scientifique déclare dans un entretien (Le Point 15 octobre 2009) que « Les Carnets de captivité de Levinas offrent un document historique passionnant, comparable aux « Carnets de guerre” de Sartre. Qu’est-ce qui caractérise ces Carnets ?

Rodolphe Calin : Premièrement, la manière dont ils nous parlent de la débâcle et de la captivité : ils n’en font pas le récit quotidien, n’en évoquent pas la dure réalité ou les souffrances, mais tentent d’en écrire le roman, puisque, sous le titre de Triste opulence, s’y ébauche un roman sur la captivité. Et ce, pour une raison profonde : c’est que la captivité y est décrite comme l’épreuve même d’un monde déréalisé, cassé, suspendu, — celui, d’abord, d’une France littéralement défaite —, et donc d’un monde dont la réalité est devenue fiction. Deuxièmement, le fait que Levinas n’y apparaît pas seulement comme philosophe, mais aussi du coup comme romancier. Cela n’est pas absolument surprenant, puisque l’on sait l’importance de la littérature dans sa philosophie et son écriture philosophique, mais n’en reste pas moins hautement significatif, puisque cette expérience du monde cassé que nous décrit son roman à partir de la situation de la captivité sera également au coeur de sa première philosophie, celle de l’existence à l’existant. Enfin, et cela résulte du précédent aspect, ces Carnets montrent que ces années de captivité auront eu impact certain sur sa philosophie, par exemple à travers le projet de considérer l’existence juive comme une catégorie philosophique.

I.J : Toujours selon Jean-Luc Marion, Levinas a “érigé l’éthique en philosophie première”

R.C. : Il est en effet arrivé à Levinas de qualifier ainsi l’éthique, et c’est d’ailleurs le titre qu’il a donné à l’une de ses conférences : Ethique comme philosophie première. En reprenant ce terme très ancien, forgé par Aristote, Levinas l’entend cependant en un sens nouveau. Il ne s’agit évidemment pas pour lui de concevoir l’éthique comme la science des fondements des autres sciences, précisément parce que l’éthique entend se situer sur un plan autre que celui du savoir et de la connaissance. Ce plan, Levinas le nomme religion, sans que ce terme ait cependant rien de théologique. Le religieux ne renvoie à aucune théologie, à aucune autorité, mais procède de la relation avec autrui en tant que relation avec une altérité qu’il n’est pas possible d’intégrer au savoir. Mais ce qui résiste au savoir le précède, lui est antérieur, et, d’une certaine manière, le rend possible. C’est le langage, qui ne consiste pas d’abord à produire des significations à l’aide de signes, mais à parler à autrui, ou plutôt, à l’écouter, à se laisser enseigner par lui : non pas enseigner tel ou tel contenu, mais d’abord sa simple présence, sa présence nue qui déborde tout contenu, et à partir de laquelle seulement un contenu devient pensable. L’éthique n’est pas science première, mais l’écoute première qui rend possible le savoir.

I.J : Dans la préface que vous avez donnée à ce premier volume des OEuvres complètes, vous mettez l’accent sur le rapport entre judaïsme et philosophie et le souci de Levinas de faire apparaître le judaïsme comme une catégorie de l’être. Comme s’il voulait faire du judaïsme “le lieu d’une nouvelle interprétation de l’homme et de sa subjectivité”. Qu’est-ce que cela signifie ?

R.C. : A l’époque où Levinas conçoit le judaïsme comme une catégorie de l’être, sa pensée est encore une pensée de l’être, une ontologie (alors qu’elle sera plus tard une pensée de l’autrement qu’être) ; mais c’est une ontologie différente de celle de Heidegger, précisément une ontologie dans
laquelle il ne s’agit pas du sens de l’être et de sa compréhension, donc pas de la connaissance. Or, ce qui, dans l’être, résiste à la connaissance, c’est précisément le sujet, le sujet qui ne pourrait pas connaître s’il ne s’était d’abord posé dans l’être. Que vient faire ici l’être-juif ? Eh bien, il offre une manière originale de penser cette assise dans l’être, et donc la subjectivité : car ce qui donne à l’être-juif tout son poids d’être, c’est d’abord l’épreuve même de la persécution qui l’enferme dans le fait nu de son existence, lui révèle qu’il est rivé à lui-même. Mais cette persécution n’a pas qu’une signification négative : elle est un découragement dans lequel, écrit Levinas dans ses carnets, “se révèle la présence divine”. La passivité, le subir de la persécution se retourne en élection. Dès lors, l’être-juif c’est l’avènement d’une existence dans laquelle le sujet se pose comme fils de Dieu, autrement dit dans la filialité. C’est là une nouvelle conception du sujet, qui d’abord ne se définit pas par la connaissance, et ensuite, qui n’est pas commencement et liberté, mais dont la liberté est à penser à partir du passé de la création et de l’élection. C’est cela que veut dire Levinas lorsqu’il se propose de faire de l’être-juif une catégorie ontologique, de partir de l’être-juif et non du sujet selon Heidegger, du Dasein. C’est en cela que l’être-juif constitue une nouvelle interprétation de l’homme et de sa subjectivité.

I.J : Comment définiriez-vous le judaïsme de Levinas ?

R.C. : Je m’en tiendrai à ce qui ressort de ce premier volume d’inédits, qui ne permet certes pas de définir exhaustivement le judaïsme de Levinas (il faudrait aussi évoquer l’importance du Talmud), mais qui en souligne un trait original et essentiel. Le judaïsme est envisagé ici comme une catégorie ontologique, c’est-à-dire qu’il est compris à partir de l’être-juif, de la facticité juive, telle qu’elle s’éprouve dans la persécution et dans l’élection. Le judaïsme, c’est l’existence juive, telle d’abord que l’hitlérisme, la déportation et la captivité (il faut lire, dans ce volume d’inédits, les trois écrits sur la captivité du prisonnier juif) en ont rappelé au juif le caractère irrémissible ; mais telle aussi qu’elle s’éprouve dans la filialité. C’est là, d’abord, à une époque marquée par l’existentialisme, une approche audacieuse de la facticité : celle-ci n’est pas à entendre, comme dans l’existentialisme, comme le fait de ne pas avoir choisi son existence, d’y être jeté, en ce sens comme un asservissement, mais tout autant comme une élection (j’ai été choisi). Mais c’est surtout, pour le judaïsme, une approche originale et renouvelée. Le judaïsme n’est plus seulement une catégorie religieuse ou théologique, mais ontologique et philosophique, puisque le religieux devient ici un sens de l’existence. La notion d’élection ne renvoie pas d’abord à une autorité, elle n’est pas puisée dans la Bible ou dans le Talmud, mais surgit à partir d’une description de la souffrance : “Ivresse de cette souffrance inutile, de cette passivité pure par laquelle on devient comme le fils de Dieu”, écrit Levinas dans ses Carnets.

I.J : On a parfois décrit la philosophie de Levinas comme proche d’un certain christianisme. Ces carnets semblent montrer le contraire.

R.C. : En effet, sur le plan philosophique, Levinas prend ses distances avec le christianisme, même si cette prise de distance, justement dans ces Carnets, s’accomplit dans une proximité, comme en témoigne la lecture que Levinas y fait de Léon Bloy. C’est à partir de Bloy que Levinas envisage de bâtir une philosophie juive, plus précisément, de considérer l’être juif comme une catégorie philosophique : après avoir remarqué que, chez Bloy, “tout l’homme est logé dans les catégories du catholicisme”, il précise qu’un même travail est à entreprendre pour le judaïsme. Mais ce qui aux yeux de Levinas distingue l’être-juif de l’être-chrétien, c’est que le premier se comprend dans une relation essentielle avec le passé, celui de l’élection (j’ai été choisi), tandis que le second renvoie au présent, celui de l’incarnation (la présence parmi nous du Fils incarné), ainsi qu’il l’affirmera dans un article de peu postérieur à sa captivité, “Etre juif ”, article qui déjà s’esquisse dans de nombreux fragments des Carnets. Cette manière de distinguer l’être-chrétien de l’être-juif est significative dans le contexte de sa philosophie, dans la mesure où celle-ci aura ambitionné de libérer la pensée de l’autorité du présent et de la présence, c’est-à-dire de l’être, au profit de ce qu’elle a appelé “l’autrement qu’être”.

 
  * Extrait du N°295 - Novembre 2009  
 
     

 

 

 

 

 

     
 
 
     
 
 
     
   
     
     
 

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Pentateuque Génèse ch. 23, v. 1, ('Hayé Sarah)

 
     
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