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A
cette occasion, le Consistoire Central et le Consistoire de Paris
représentés par le Grand Rabbin de France Gilles
Bernheim, le Grand Rabbin de Paris David Messas, le Président
Joël Mergui ainsi qu'une délégation des différents
Consistoires seront présents à Jérusalem
du 18 au 23 mai prochain.
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Yom
Yeroushalayim est une commémoration annuelle célébrée
annuellement à la date hébraïque du 28
Iyar, par les Juifs laïques et religieux, en Israël
et dans la diaspora juive, à l’exception de
la majorité des Juifs ultra-orthodoxes qui ne célèbrent
pas ce jour.
Cette journée célèbre la réunification
de la ville de Jérusalem après la conquête
de Jérusalem-Est par Tsahal au cours de la guerre
des six jours en 1967. |
Le
plan de partage de la Palestine de 1947 prévoyait
deux États indépendants, l’un juif et
l’autre arabe, avec un troisième État
de Jérusalem sous contrôle international. L’attaque
arabe contre l’État d’Israël proclamée
en 1948 conduisit à la guerre israélo-arabe
de 1948 qui s’achève sur les accords d’armistice
israélo-arabes de 1949 et un partage de la ville
de Jérusalem suivant la ligne de front, entre sa
partie orientale (dont la vieille ville) sous contrôle
jordanien et la partie occidentale sous contrôle israélien.
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Pendant
19 ans, la vielle ville de Jérusalem est restée
sous autorité jordanienne qui y profane synagogues,
cimetières et tous les sites juifs. La présence
juive fut interdite y compris sur les lieux saints du judaïsme.
Des profanations de synagogues et de cimetières y
ont été rapportées également.
Lorsque
Tsahal conquiert Jérusalem-Est à l’issue
des combats de la guerre de 1967 (le 28 Iyar 5727), Israël
déclare officiellement « Jérusalem réunifiée
et capitale éternelle et indivisible du peuple juif
». Le cessez-le-feu est décrété
le 11 juin 1967. La Knesset reçoit la proposition
de loi gouvernementale sur l’administration de Jérusalem
dès le 27 juin. |
Le
12 mai 1968, le gouvernement israélien proclame le 28 Iyar
comme un jour férié en tant que "Yom Yeroushalayim".
Le 23 mars 1998, la Knesset décide de faire de ce jour
une fête nationale. La communauté juive la commémore
comme la "libération" de la vieille ville et
de ses lieux saints.
Comme
pour Yom Ha’atzmaout, le Grand Rabbinat d’Israël
a décrété que chaque année, Yom Yeroushalayim
devrait être célébré dans la joie,
notamment par des prières et coutumes religieuses particulières.
Yerushalayim
la juive
C’est en 1004 avant J.-C. que le roi David, qui a rallié
toutes les tribus d’Israël, conquière Jérusalem
— et s’empare de la forteresse de Sion, renommée
"cité de David".
"La
construction d’un palais royal et l’installation de
l’Arche sainte à Jérusalem la consacrent -
comme capitale politique et religieuse du royaume de David",
note Mireille Hadas-Lebel dans son étude sur "Le peuple
hébreu" [Découvertes Gallimard, Paris, 1997].
Le
judaïsme, religion nomade, dont l’histoire comme avec
Abraham il y a quatre mille ans, devient une religion sédentaire.
Jérusalem, aussi appelée Sion, devient le centre
religieux unique du peuple hébreu. La Bible y situe le
sacrifice d’Abraham, le venue du Messie, l’annonce
de l’Apocalypse. "Dieu est en Jérusalem, elle
ne peut chanceler", disent les Psaumes.
Salomon
[-968, -928], qui succède à David, est le bâtisseur
du "Temple de Jérusalem", la "Maison du
Seigneur", construit sur le mont Moriah, à côté
du palais royal. La construction, étalée sur sept
ans, s’achève en —957.
Quatre
siècles plus tard, en —597 puis en —586, le
roi de Babylone, Nabuchodonosor, assiège Jérusalem,
met le feu au Temple, au palais royal et à toute la ville.
Il emmène en captivité à Babylone une partie
de la, population [Judéens]. Des prophètes —
Isaïe, Jérémie, Ezéchiel — entretiennent
l’espérance du retour et de la renaissance de Jérusalem.
En
—539, le roi des Perses, Cyrus, s’empare de Babylone
: il autorise le retour des Judéens exilés et la
reconstruction du Temple. L’édifice est inauguré
en —565. La conquête de l’empire Perse par Alexandre,
venu de Macédoine, en —332, n’a pas d’incidence
sur le statut de Jérusalem et la liberté de religions
des Juifs. L’occupation romaine, de Pompée puis de
Jules César, se manifestera, elle aussi, par des mesures
favorables pour les Juifs — "peuple ami et allié
du peuple romain".
Après
la mort de César (-44), Hérode fait édifier
dans la ville haute un grand palais fortifié et reconstruire
le Temple dont la construction lui paraît trop modeste.
"Hérode, raconte Mireille Hadas-Lebel, aménage
la plus vaste esplanade du monde antique (deux fois plus étendue
que le forum que Trajan fera édifier à Rome). La
vaste cour du Temple est ouverte à tous, étrangers
compris mais l’entrée dans l’enceinte sacrée,
qui nécessite une purification particulière, n’est
permise qu’aux israélites en état de pureté.
Dans l’édifice lui-même, la tripartition du
Temple de Salomon est maintenue.
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Il
est rebâti de marbre blanc rehaussé d’or
et neuf de ses portes sont revêtues d’or et
d’argent aux frais de certains riches fidèles.
Au soleil levant, son aspect éblouit la vue;
"Il
apparaissait de loin comme une montagne enneigée
car là où il n’était pas couvert
d’or, il éclatait de blancheur".
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Ce
second Temple ne survivra pas à la révolte juive
contre l’occupation romaine. Assiégée, Jérusalem
est engloutie, en 70, par l’assaut des troupes romaines
: le Temple est incendié, les soldats "se répandent
dans les ruelles, brûlant, massacrant et pillant sur leur
passage", commente Mireille Hadas-Lebel qui ajoute : "Titus
ordonne de détruire la ville de fond en comble et bientôt
plus rien ne laisse imaginer l’ancienne ampleur de Jérusalem".
Le Temple ne sera jamais reconstruit. La ville est rebaptisée
Aelia Capitolina. En 135, Hadrien interdit aux juifs de résider
à Jérusalem; il délaisse le nom de Judée
et baptise la nouvelle province romane Palaestina (du grec Philistie,
qui désigne un territoire plus large).
L’esplanade
du Temple et le mur des Lamentations
Pendant
dix-huit siècles, le judaïsme redevient religion de
l’exil, attachée à la Loi et à la synagogue.
Même détruite, Jérusalem reste "le nombril
du monde", la ville sainte dont les Juifs en diaspora espèrent
la reconstruction dans toutes les prières. La parole "L’an
prochain à Jérusalem" exprime l’espérance
de retour des émigrés juifs.
Le
projet sioniste, à la fin du XIXe siècle, permet
de restaurer le lien concret entre la diaspora et une Terre promise
(Israël) et une ville sainte unique, Jérusalem. Du
Temple d’Hérode, il ne reste qu’une partie
du mur occidental, connue sous le nom de "mur des Lamentations"
— le seul endroit de la ville où, sous la domination
romaine, les Juifs ont le droit de venir pleurer un jour par an.
L’esplanade du Temple est devenue, après la conquête
arabe de 638, l’esplanade des Mosquées.
A
la création d’Israël, en 1948, Jérusalem
est coupée en deux, la Vieille Ville étant intégrée
à la Jordanie. Malgré l’accord signé
entre les deux gouvernements, les juifs n’ont pas accès
au mur des Lamentations. La partie arabe de la ville est annexée
par Israël lors du conflit israélo-arabe de 1967.
Au lendemain du conflit, Jérusalem est proclamée
capitale de l’Etat d’Israël. "Nous sommes
revenus au plus saint de nos lieux saints et nous ne nous en séparerons
jamais", déclare alors le général Moshe
Dayan, le vainqueur d’une "guerre de six jours".
Lieux
saints et souveraineté
La
souveraineté sur les Lieux saints est, aujourd’hui,
l’objet d’une discorde entre israéliens et
palestiniens qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale
de leur futur Etat. Elle oppose, dit Henri Tincq, dans "le
Monde"[13.01.2001], "des pierres sacrées et des
hommes". Remarquant que ce n’est que depuis 1967 que
"les juifs religieux et la droite israélienne font
de la souveraineté temporelle sur le Temple […] la
garantie de l’indivisibilité mythique de Jérusalem
et de l’éternité de l’Etat d’Israël",
il définit ainsi la revendication juive :
"Pour les juifs, qui ne peuvent plus en vénérer
que le soutènement occidental (le mur des Lamentations),
le Temple est le signe le plus visible de la présence de
Dieu au milieu de son peuple, le symbole de la permanence de l’histoire
juive à travers ses exodes et ses exils, l’aboutissement
de toutes les utopies et de l’aventure messianique. Jérusalem
est le lieu unique de la rédemption promise, et nombreux
sont ceux qui viennent se faire enterrer face à la Vieille
Ville. Toute la théologie juive est ainsi fondée
sur cette centralité du Temple, sans comparaison avec l’universalité
chrétienne, qui a propulsé des missionnaires au
bout du monde et érigé des villes-sanctuaires à
Alexandrie, Rome, Constantinople ou Moscou."
Pour
l’écrivain Elie Wiesel ("Le Monde",18/01/01),
les Palestiniens ne peuvent faire de la Vieille Ville de Jérusalem
leur capitale ; cette exigence, si elle était satisfaite,
dit-il, priverait "le peuple juif de sa légitimité
sur la cité de David et son droit sur son passé
historique".
"Que les musulmans tiennent à conserver un lien privilégié
avec cette ville à nulle autre pareille, on peut le comprendre.
Bien que son nom ne figure point dans le Coran, elle est la troisième
cité sainte de leur religion. Mais pour les juifs, elle
reste la première. Mieux : elle est la seule. Pourquoi
les palestiniens ne seraient-ils pas satisfaits de garder le contrôle
de leurs lieux saints, comme les chrétiens auraient droit
au contrôle des leurs ?"
Repères
historiques
Vers
2000 avant J.C.: selon la Bible, Abraham part sur ordre
de Dieu vers la Terre promise qu'Il lui a désignée,
et qui s'étend entre la mer Morte et la Méditerranée;
toujours selon la même source, c'est sur le rocher qui culmine
au sommet de ce qu'on appellera ensuite le mont du Temple ou le
Haram qu'Abraham est prêt à sacrifier à Dieu
son fils Isaac.
Vers
1200 avant J.C.: Moïse reçoit de Dieu les
Tables de la Loi sur le mont Sinaï.
Vers
953 avant J.C.: achèvement du premier Temple par
le roi Salomon.
Vers
587 avant J.C.: destruction du premier Temple par Nabuchodonosor.
515
avant J.C.: achèvement du second Temple.
De
19 avant J.C. à 64 après J.C.: reconstruction
du second Temple sous Hérode le Grand; le chantier est
si important que certains considèrent qu'il a en réalité
produit un troisième Temple.
70
: destruction du second Temple.
132
- 134 : hypothèse de la construction
des rudiments d'un nouveau Temple, qui aurait donc été
de facto le quatrième.
632
: mort du prophète Mahomet; selon la tradition
musulmane, c'est depuis le rocher de l'esplanade qu'il monta au
Ciel, après un voyage mystique depuis La Mecque.
638
: le calife Omar prend Jérusalem et fait construire
une première mosquée.
691-92
: construction du Dôme du Rocher.
1099
- 1187 : les Croisés occupent Jérusalem.
1187
- début du XVIe siècle : la dynastie des
Ayyubides, et surtout les Mamelouks (à partir de 1250)
donnent à l'esplanade des Mosquées son visage actuel,
et en particulier à la mosquée Al-Aqsa.
1917
: début du mandat britannique sur Jérusalem.
1948
: à l'issue de la première guerre israélo-arabe,
Jérusalem-Ouest est annexée par Israël et Jérusalem-Est,
qui abrite la vieille ville, passe sous administration jordanienne.
1967
: Israël s'empare de Jérusalem-Est.
Selon
les croyances juives, la construction de troisième Temple
sera l'œuvre du Messie dont les Juifs attendent l'avènement.
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