Dimanche 10 octobre, le Président du Consistoire Central et le Grand Rabbin de France, à l'invitation de Paul Lévy, Président de la Communauté de Tours, ont inauguré l’exposition sur le judaïsme qui est ouverte jusqu’au 15 décembre. Participaient à cette manifestation le Préfet Joël Fily, la Présidente du Conseil Général, Claude Roiron, le Maire de Tours, Jean Germain, l'élève-rabbin Nissim Malka ainsi que l'ensemble des parlementaires et élus locaux. Cette exposition, qui entre dans le cadre des événements qui célèbrent les 150 ans de la Communauté de Tours, est l’élément phare de l’année de la culture juive tourangelle. Le vernissage a été suivi d'un déjeuner communautaire en présence notamment du maire de St Cyr. Depuis le début de l’année se sont succédés conférences, concerts et colloques d’histoire, qui ont pour but de fêter les 150 ans de la Communauté. Cette exposition a été montée avec le Musée d’art et d’histoire du judaïsme parisien. L’année de la culture juive souhaite rappeler combien les Juifs, tout en restant attachés et fidèles à leurs traditions, ont su s’adapter et s’intégrer à la vie tourangelle et nationale.

Entretien avec les représentants de la Hévra Séfaradite « Ah’ida » de Jérusalem

Dans le cadre des relations historiques qui lient le Consistoire de Paris à la Hévra Kadisha de Jérusalem, Mr Joël Mergui a reçu lors d’un entretien qui s’est déroulé le lundi 11 octobre 2010 dans son bureau, les représentants de la Hévra Séfaradite « Ah’ida » de Jérusalem.

Cette dernière était représentée par son Président, Yeheziel Zakaï, par ailleurs, Trésorier de la Fédération Séfaradite Mondiale ainsi que de Yossi Guil responsable des relations avec la Hevra du Consistoire de Paris.

Pour le Président Joël Mergui, cette visite est importante car le Consistoire de France, soucieux des problèmes inhérents aux inhumations en France, cherche des solutions les mieux adaptées aux familles désireuses de faire inhumer leurs proches en Israël.

Communiqué du Beth Din de Paris

Le Président du Consistoire, le Grand Rabbin de France et le Grand Rabbin de Paris ont participé, le 12 Octobre, à la grande soirée anniversaire de l’Alliance à l’UNESCO. Cette manifestation s’est tenue sous le haut patronage du Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, le Président de l’ Etat d’Israël, M. Shimon Peres et de sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Lors de l’évènement présenté par Marc Eisenberg, Président du Comité du 150ème anniversaire de l’Alliance, plusieurs personnalités se sont succédées, le Ministre Estrosi, représentant le Ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, M. Daniel Ben Simon, député de la Knesset, André Azoulay Conseiller de sa Majesté le roi Mohammed VI, Ady Steg, Président de l’A.I.U. et Luc Ferry, ancien Ministre. Une élève de l’école de Pavillon sous Bois a chanté "l’hymne à l’Alliance". Cette soirée très émouvante s’est terminée avec Jennifer Larmore, mezzo soprano.

Le président Ady Steg a rappelé que depuis 1860 plus d’un million d’enfants juifs ont été formés dans l’une des écoles de l’A.I.U. dans plus de 20 pays.

Au fil de ces 150 ans d’histoire, l’A.I.U. est demeurée fidèle à la vision de ses fondateurs, auxquels le président Ady Steg a rendu hommage : créer des écoles fondamentalement aussi juives que françaises, dans le but d’instruire des enfants dotés d’une bonne formation, des êtres autonomes qui contribuent à la société dans son ensemble.

L’Alliance reste attachée au lancement et à l’élargissement d’initiatives éducatives significatives dans l’esprit de tolérance, de respect et de rigueur intellectuelle qui la caractérise.

L’Alliance est engagée dans des projets d’extension des écoles existantes et de création de nouveaux établissements et s’apprête à inaugurer à Paris un institut de haut niveau pour les études juives en Europe.

150 après sa création, l’Alliance poursuit la noble mission de ses fondateurs : faire découvrir, approfondir et transmettre les trésors du judaisme.

Le président Steg a souligné l’action inlassable des milliers de maitres et directeurs qui a permis à des élèves issus de familles de sensibilités religieuses diverses, un enseignement pluraliste dispensé dans un grand souci d’ouverture et de tolérance.

Les nombreuses personnalités présentes parmi lesquelles, le Président du CRIF, Mme Simone Weil, M. Robert Badinter, M. et Mme Samuel Pisar, Jean-François Copé, Elie Wiesel, François Zimmeray, etc. ont témoigné leur estime et amitié au Président de l’Alliance Israélite Universelle Ady Steg, pour son engagement envers cette magnifique institution qui depuis 150 ans donne aux enfants juifs une éducation pour la vie.

Le 9 octobre

Un chabbat particulièrement réussi à la Rochelle...

Une présence qui s’est fait attendre au Havre...

Le 10 octobre

Une après-midi récréative sur le thème du chabbat, à Rennes...

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Chabbat plein avec le Président du Consistoire, Joël Mergui
5 rue de Jérusalem - Tel 04 42 26 69 39

Lu dans

Quand la yechi-va, tout va par Josy Eisenberg

Ce titre ne signifie pas que la Yechiva constitue la panacée universelle à tous les problèmes du judaïsme. Elle est à la fois adulée et critiquée. Adulée par les uns, qui voient en elle, à juste titre, la source ininterrompue de la transmission du judaïsme. Critiquée par les autres, qui considèrent qu’elle fabrique des Juifs d’un certain ghetto intellectuel, éloigné des réalités du quotidien. Cette opinion n’est certes pas tout à fait injustifiée. C’est cependant oublier que la Yechiva est une sorte de C.N.R.S du judaïsme, et que toute culture exige un travail permanent de recherche du savoir.

Cette polémique est pour moi l’occasion de faire un brin de sémantique concernant les postures juives, qui sont au demeurant tout à fait universelles.

ASSIS, DEBOUT, COUCHÉ

Le mot Yechiva provient d’un verbe qui signifie à la fois être assis et demeurer. Dans cette dernière signification, il exprime l’idée de permanence. Le propre de la Yechiva, c’est la capacité, pour les étudiants, de rester assis, aussi longtemps que possible, face à un texte cent fois remis sur le métier. A propos de cet aphorisme, il faut observer qu’il se retrouve dans le Talmud : étudier un texte cent et une fois, c’est mieux que l’étudier cent fois. Les grands esprits, ou plutôt les grandes cultures, se rejoignent.

Le judaïsme distingue quatre postures: être assis, debout, couché et marcher.

Assis, dans une position confortable, c’est un signe de bien-être, de stabilité et de patience. Ces trois conditions sont nécessaires pour la transmission du savoir. Elles caractérisent le monde de la yechiva : on s’installe dans la méditation des textes.

Etre debout, c’est la posture de la prière : c’est une marque de respect. La principale prière juive s’appelle la Amida : la prière debout. Quand on est en présence d’un roi, c’est cette posture qui convient, surtout lorsqu’on est en demande. C’est d’ailleurs la posture d’Abraham lorsqu’il prie pour Sodome. La Bible ne dit pas qu’Abraham a prié, mais qu’il “était encore debout devant l’Eternel” (Genèse 18,22).

Ce fait de rester debout est le signe d’une requête. Abraham reste debout comme pour dire “je ne bougerai pas tant que je ne serai pas exaucé”.

Troisième posture : dans certaines circonstances, notamment à Yom Kippour, les fidèles se prosternent en signe de soumission.

La quatrième posture – la marche – c’est la plus importante. Ce n’est pas par hasard que la Bible en fait la véritable caractéristique de la condition humaine : marcher, bouger, avancer, progresser. Dans une célèbre vision du prophète Zacharie, Dieu lui dit : “ Je te donnerai des gens qui marchent parmi ceux-là, qui sont debout.” ( Zacharie 3, 7) Ceux qui marchent, ce sont les hommes ; ceux qui sont debout, ce sont les anges. Selon le prophète, ils ont une “jambe droite” : “Et leurs jambes étaient droites” (Ezéchiel 1, 7).

Les anges n’ont pas de genoux : ils se tiennent debout, comme de fidèles serviteurs. Peut-être, comme l’a dit Isaïe, volent-ils ? On les représente fréquemment avec des ailes. En revanche, les hommes marchent. Ils ne peuvent le faire que parce qu’ils ont précisément, des genoux. Il se trouve, au demeurant, que le mot genou – bérekh – est le même que le mot bénédiction – berakha. La faculté de marcher, avec tout ce qu’elle implique – est la véritable bénédiction accordée par Dieu au genre humain. Soit dit en passant, lorsque la Bible décrit un accouchement, elle dit : “Et elle enfantera sur mes genoux”. (Genèse 30, 4).

Dans cette circonstance, les genoux sont le lieu et le signe de la bénédiction. Revenons à la marche. Elle a fréquemment une connotation spirituelle dans la Bible : on marche devant Dieu ou avec Dieu. Cette expression est très courante pour désigner un Juste. “Enoch marcha avec Elohim” (Genèse 5, 24); “Noé était un homme juste, il marchait avec Elohim.” ( Genèse 6, 9). Et quand la Torah recommande à l’homme d’imiter Dieu – la fameuse imitatio Dei – elle lui enjoint de “marcher dans ses voies”. (Deutéronome 28, 9).

Ainsi, trois des quatre postures possibles – être debout, être couché, marcher – sont autant d’attitudes où se manifeste la piété des hommes. Quant à la quatrième – être assis – qui est par excellence la posture des élèves de la Yechiva, elle exprime non seulement la permanence, mais aussi la patience et la persévérance. Je me souviens qu’à la Yechiva, un maître avait dit d’un élève – en yiddich – qu’il avait “à guit keppel”: une bonne tête. Entendant cela, un autre maître rétorqua : “Avoir une bonne tête, ce n’est pas l’essentiel : il faut surtout avoir un bon postérieur !”. Dans la langue allemande, on appelle cela, non sans humour, un “sitz fleish” : “une viande” capable de rester assise.

A travers les siècles, personne n’a jamais accompli cette exigence mieux que les étudiants de ce monde où l’on reste assis et qui est l’assise du judaïsme.