24 juillet 2009 - 3 av 5769  
 

 

 

 
 

En souvenir de la destruction du Temple

Le 9 Av est l'un des principaux jeûnes du calendrier juif. Il a été instauré en souvenir de la destruction des premier et second Temples et par voie de conséquence, la perte de toute souveraineté nationale du peuple juif sur sa terre et le début d'un exil qui durera dix neuf siècles.

C'est avec celui de Yom Kippour, le seul jeûne à débuter la veille au soir avant la tombée de la nuit.

On y appliquera rigoureusement les règles du deuil, tels que :

  • Ne pas saluer
  • Ne pas s'asseoir sur une chaise ou un fauteuil
  • Ne pas porter de chaussures de cuir

Le 9 Av est en effet devenu le symbole des malheurs du peuple juif et il est vrai qu'à toutes les époques, des événements dramatiques ont balisé l'Histoire du Peuple Juif le 9 du mois d'Av :

  • La promulgation du décret interdisant aux Hébreux qui ont quitté l'Egypte d'entrer en Terre d'Israël

  • La chute de Bétar, dernier fortin encore tenu par les chefs de la révolte de Bar Kochba

  • L'établissement d'un temple païen aux lieu et place du Temple et la reconstruction de Jérusalem en tant que ville païenne renommée Aelia Capitolina, interdite aux juifs

  • Le suicide collectif des juifs de York durant les émeutes antisémites de 1190

  • L'expulsion des juifs d'Espagne en 1492

  • Le début de la liquidation du Ghetto de Varsovie en 1942.

Certaines des interdictions (consommation de viande et de vin) restent en vigueur jusqu'à la journée du 10 Av, puisque le Temple a brûlé jusqu'à cette date.


Les Trois Semaines

La période de trois semaines qui précède le 9 Av est marquée par un premier jeûne celui du 17 Tamouz correspondant aux premières brèches dans les murs de Jérusalem par Nabuchodonosor pour le Premier Temple et par Titus pour le Second. La Michnah cite également pour cette journée une série d'événements dramatiques :

  • La brisure des Tables de la Loi, par Moïse, lorsque, redescendant du Mont Sinaï, il constata l'adoration du veau d'Or par le peuple.

  • L'interruption du service quotidien au Temple (le 13 Tamouz), après que les Cohanim - les prêtres - ne trouvèrent plus d'agneau pour le sacrifice quotidien.

  • Les rouleaux de la Torah brûlés, plusieurs années avant la destruction du Second Temple, lorsqu'un conflit éclata entre les juifs et les occupants romains.

  • L'installation d'une idole païenne dans le Temple par un dirigeant romain.

Durant la période des trois semaines, le peuple juif applique un certain nombre de symboles du deuil, tels que :

  • Ne pas célébrer de mariages
  • Ne pas acheter ou porter des vêtements neufs,
  • Ne pas écouter de musique ou se baigner (pour le plaisir), sauf en cas d'immersion dans un bain rituel ou pour des raisons de santé. S'abstenir de consommer des fruits nouveaux pour lesquels on est tenu de dire la bénédiction "Cheheh'eyanu"
  • Ne pas se raser ou se faire couper les cheveux
  • S'abstenir de porter des litiges devant des tribunaux ou d'entreprendre de longs voyages.

Dans certaines communautés, les véritables règles de deuil ne démarrent qu'à partir du Premier Av.

Les Neuf Jours

Les neuf jours qui précèdent le jeûne du 9 Av, correspondent à la recommandation expresse de nos Sages de diminuer le niveau de réjouissance à l'entrée du mois d'Av.

Aux restrictions indiquées depuis le début des Trois Semaines de Deuil, on ajoutera l'interdiction de consommer de la viande et du vin, correspondant à la fin des offrandes et des libations au Temple dans les jours qui précédèrent sa destruction.

 
     
 

:: La vie de L'ACIP

 

Bénédiction donnée aux Olim à la Roquette

La désormais traditionnelle cérémonie de Bénédiction des Olim, organisée depuis quatre ans par le Consistoire, s'est déroulée le 16 juillet à la synagogue de la Roquette ornée de drapeaux Bleu et Blanc et où les jeunes de la Team Roquette ont très activement préparé cette manifestation.

Il y avait foule et l’émotion partagée était palpable tant dans l’assistance que du côté des orateurs appelés un à un à la tribune pour bénir, encourager, féliciter et souhaiter bonne chance aux nouveaux immigrants. La cérémonie a eu lieu en présence du grand rabbin de France Gilles Bernheim qui a parlé de l'exigence de ce choix et qui conseilla aux partants d’aller à la rencontre des rabbins français qui ont eux-même fait leur Alya, du grand rabbin de Paris David Messas qui a rappelé qu'Israël est un miracle quotidien, du Dayan Kohen, de Daniel Shek, Ambassadeur d'Israël en France, de Gil Taieb Président de l’AMI, de David Roche, Directeur de l'Agence Juive et du Président de la synagogue Serge Benhaïm.

Le Président Joël Mergui salua les Olim comme autant d’enfants qui nous quittent et fit le voeux que « pour chaque juif qui part un autre juif vienne prendre sa place au sein d’une de nos synagogues ». Et de lancer un message fort aux représentants officiels d’Israël pour que lors de leurs passages à Paris, ils rendent visite à nos synagogues en hommage au travail fait par les communautés de France pour Israël. Daniel Shek a remercié la Communauté juive de France de l'intensité de son attachement àIsraël et souhaité que les Français en Israël restent français afin d'apporter leurs différences à Israël. En clôture, le Président Mergui, avec le Grand Rabbin Bernheim et le grand rabbin Messas, remirent à Daniel Shek et David Roche un parchemin sur lequel sont inscrits les noms des 700 heureux Olim qui partiront cet été alors que l’assemblée émue et debout entonnait la Hatikva.

Une belle cérémonie aussi simple qu’intense, avec les plus hauts représentants de la communauté venus ce jour dire simplement un au revoir mêlé de respect, de fierté et d’espoir, à ceux qui ont su accomplir un grand rêve.

 

 

 

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Cérémonies commémoratives de la Rafle du Vel d'hiv

* Au square des Martyrs Juifs

Le dimanche 19 juillet, au square des Martyrs Juifs s'est tenue la cérémonie officielle à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux justes de France sous la présidence de M. Hubert Falco, Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, en présence de nombreux élus et du maire de Paris, du Président du Sénat, du Préfet de Paris, des ambassadeurs en France et auprès de l’Unesco, du Président des Consistoires, du Président du CRIF, de la FMS, de nombreuses autres institutions, ainsi que l'archevêque de Paris et Mme Simone Veil.
Plusieurs représentants d'associations, de survivants et de porte drapeaux étaient présents. Le Président du Crif et celui de la FMS ont délivré un message.
Le Grand Rabbin Alain Goldmann et le rabbin Olivier Kauffmann ont procédé aux prières d'usage - Le Président Joël Mergui a déposé une gerbe au pied du monument sculpté par Walter Spitzer.

En cette journée nationale, de nombreuses cérémonies étaient organisées dans tous les départements d'Ile de France ainsi que dans plusieurs villes de province.

 

* Dans diverses communes de France

De nombreuses cérémonies ont eu lieu dans diverses communes de France dont une à la mairie de Paris 20e en symbiose avec le Comité Tlemcen, à Drancy devant le Mémorial Schlomo Selinger, à Ris-Orangis, à Longjumeau, etc.

 

* Au Mémorial du Parc de Sceaux

 

Plus de 300 personnes étaient présentes à la cérémonie commémorative de la Rafle du Vel d'hiv organisée le 19 juillet au Mémorial du Parc de Sceaux par le Conseil des Communautés des Hauts de Seine, en coordination avec les services concernés de la Préfecture.

La cérémonie a été marquée par la lecture de poèmes par des enfants, des témoignages d'anciens enfants cachés et d'enfants de justes, et de discours de la première adjointe au Maire de Sceaux, de Me Elie Korchia, Président des Communautés juives des Hauts-de Seine, de Joël Mergui Président des Consistoires de Paris et de France qui exprima la volonté de la Communauté juive de France en général et plus particulièrement celle des hauts-de Seine de rester fidèle à ces moments dédiés à la mémoire de celles et ceux qui ne revinrent jamais et exprime avec force notre attachement à l'Etat d'Israël, du Préfet des Hauts-des-Seine, M. Patrick Strzoda, et de M. Patrick Devedjian, Président du Conseil général du 92 et Ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance qui clotura ces prises de paroles en transmettant un message d'amitié à la communauté juive du Département.

 
  © Photos Alain Azria  
 

 

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LES 10 JOURS DU CONSISTOIRE

Pour la 3ème année consécutive, le Consistoire vous fixe un rendez-vous exceptionnel du 5 au 15 Septembre 2009 !
Partout en France, des manifestations rendent l'action du Consistoire plus proche et plus explicite.
Le Président Joël Mergui a réuni ce 22 juillet les présidents des communautés à cet effet.
Voici les grandes lignes du programme national mis en place dans toutes les communautés :
Soirée des mariés, rentrée du talmud Torah, conférences et colloques, journée d'études, chabatot pleins, dégustation de produits cachers, valorisation de notre patrimoine, soirée en l'honneur des personnes âgées, rencontre avec le Beth Din, journée de la jeunesse du consistoire en mouvement, journée porte ouverte à la rencontre des services du Consistoire, cérémonie des déportés, cérémonie des voeux de Chana Tova à la communauté juive par les pouvoirs publics, sans oublier la journée de la culture juive le 6 septembre.


 
     
 

 

GUILAD SHALIT

   
 
La France se mobilise
La façade de la Mairie du 16ème Arrondissement de Paris a été la première, en septembre 2008, à « accueillir » la photo de Gilad suivie par la suite par de nombreuses autres communes, notamment dans les Hauts de Seine. Trois ans après sa capture, le 25 juin dernier, huit mairies de ce département ont affiché sur leurs frontons le portrait de Guilad Shalit : Boulogne, Neuilly, Courbevoie, Meudon, Puteaux, Suresnes, La Garenne Colombes, Issy les Moulineaux.

Cette mesure de soutien doit durer un mois - l’occasion pour la communauté de relancer la sensibilisation autour du sort du jeune garçon.

Depuis décembre 2008, Guilad a été promu au titre de Citoyen d’honneur de la Ville de Paris.

La communauté de Créteil n’oublie pas guilad
A l’initiative de la communauté de Créteil, ce dimanche 26 Juillet sera apposé sur le bâtiment de la maison communautaire le portrait de Guilad Shalit.
Le président Elharrar signale également qu’à l’initiative du Député-Maire de Créteil Laurent Cathala, le portrait sera apposé sur le parvis de l’Hôtel de ville durant 3 jours, à la rentrée.

Mobilisons-nous pour être tous présents à Créteil ce dimanche 26 juillet à 11h00 devant le bâtiment de la maison communautaire 8, rue du 8 mai 45.

Le CICR interpelle le Hamas
En cause : les refus répétés du mouvement terroriste d'autoriser les visites auprès de Guilad Shalit ainsi que tout contact entre le soldat otage et sa famille depuis 3 longues années.
Dans un communiqué publié jeudi 18 juin 2009, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé que le franco-israélien capturé, Guilad Shalit, soit autorisé à avoir des contacts avec sa famille…

Bertrand Delanoé a rendu visite à Noam Shalit
Lors de sa visite en Israël, le Maire de Paris, Bertrand Delanoé, a rencontré Noam Shalit, père de Gilad Shalit, otage franco-israélien depuis juin 2006 et Citoyen d’Honneur de la Ville de Paris depuis décembre 2008. Cette rencontre a été l’occasion pour le maire de s’informer de l’évolution de la situation de Guilad Shalit, après plus de 1 000 jours de captivité.

 
   
 
:: Nouvelles d'Israël
 
Un spectaculaire « Aïda » vient en Israël
 

L’opéra très attendu et très médiatisé de Giuseppe Verdi « Aïda » qui sera présenté par la Compagnie de l’Opéra de la Scala de Milan, en collaboration avec l'Opéra de Tel-Aviv-Yafo, a des avantages qui attireront beaucoup de monde au « Tel-Aviv Performing Arts Center ».
Aïda sera le clou de la saison de l’Opéra de Tel-Aviv.

 
 

Il a été spécialement choisi pour célébrer le 100e anniversaire de la ville de Tel-Aviv. La production est à la fois spectaculaire et passionnante et a déjà été accueilli très favorablement en Italie ou les critiques ont été élogieuses…

(Ynet 12 juillet 2009)

 
   
  Les lycéens israéliens et la Shoah
 
Une étude de deux ans menée par le Docteur Erik Cohen de l’université de Bar Ilan et à laquelle ont participé plus de 2500 élèves et des centaines de professeurs de lycées, révèle que 83% des lycéens israéliens souhaitent recevoir davantage d’enseignement sur la Shoah.
 
 
Le Dr Cohen tente de sortir du cliché habituel selon lequel les enfants d’origine ashkénaze se sentiraient bien plus concernés que les enfants sépharades : « Nous sommes allés creuser au cœur de la question et nous n’avons trouvé aucune différence », affirme-t-il. Il ajoute que l’enseignement de la Shoah « fait partie intégrante de l’identité israélienne juive » et que « les étudiants israéliens ressentent un profond respect pour le sujet ».
De leur côté, les lycéens d’école laïque estiment être plus au courant de l’histoire de la Shoah que les élèves d’écoles religieuses. Le Dr Cohen explique par ailleurs qu’il existe une très grande différence entre les adolescents qui ont effectué le voyage en Pologne et le programme scolaire israélien proposé aux lycéens des classes de première ou de terminale, et ceux qui n’y ont pas été. Le Gouvernement avait en effet décidé, il y a trente ans, de faire de la Shoah un point central dans les programmes scolaires.

(Israël magazine, 12 juillet 2009)

   
  Sauver les abeilles
 


Une entreprise israélienne a mis au point un médicament révolutionnaire qui pourrait régler le problème du "Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles", le syndrome inquiétant qui extermine des populations d’abeilles et menace la production agricole partout dans le monde.
 
 

Le médicament, Remembee développé par la société Beeologics a passé les tests cliniques avec succès sur des millions d’abeilles en Amérique du Nord...

(Israël 21C, 15 juillet 2009)

   
 
:: Nouvelles des communautés juives
dans le monde
 
  Les liens de Michael Jackson avec la Communauté juive  
 

La vie de Michael Jackson était pleine de contradictions, et ses relations avec les juifs et la communauté juive ne faisaient pas exception.

Michael Jackson avait demandé à être autorisé à visiter le Musée de la Tolérance et son exposition sur l'Holocauste une semaine avant son ouverture à Los Angeles en Février 1993 et il était sorti en pleurant. Mais deux ans plus tard, il avait chanté une chanson qui incluait des paroles offensantes pour certains juifs.

En 1999, le Roi de la Pop avait développé des liens étroits avec le rabbin Shmouley Boteach. Six ans plus tard, Jackson décrivait deux anciens associés d'affaires juifs comme des «sangsues». Cette même année, en 2005, il avait été vu portant un bracelet rouge à son poignet qui était porté par les personnes suivant des cours de Kabbale .
Boteach, joint par téléphone lundi au cours d'un voyage familial en Islande, se rappelait d'une "relation chaleureuse avec Michael Jackson, qui est décédé ce 25 Juin à Los Angeles à l'âge de 50 ans.
«Nous avions l'habitude de l'avoir à diner pour Shabbat», se souvient Boteach, qui est le producteur de l'émission de télé-réalité "Shalom à la Maison". «À une certaine époque, le Premier ministre israélien Ariel Sharon était venu à l'émission et je voulais que Michael le rencontre."
L'entourage de Jackson lui demanda instamment de ne pas rencontrer Sharon, de peur de choquer certains de ses fans, mais l'icône de la musique ignora les conseils et le rencontra, selon le rabbin Boteach.
"Toute idée selon laquelle Michael n'aurait pas été favorable à la communauté juive est fausse", selon Boteach, bien que le rabbin aie reconnu qu'il n'avait pas parlé à Jackson au cours des dernières années.
Le rabbin Marvin Hier, fondateur du Centre Simon Wiesenthal et du Musée de la tolérance, fut le guide de Michael Jackson durant sa visite de deux heures du musée, qui se terminait par l'exposition sur la Solution finale.
"Quand il est parti, Michael pleurait, et il m'a écrit après qu'il a pleuré pendant des semaines," selon le rabbin Hier.
Deux ans plus tard, Jackson et Hier correspondirent à nouveau, mais cette fois le ton était tout autre. Jackson venait juste de sortir un album avec le morceau "Ils s'en fichent de nous", avec comme paroles "Juif moi, poursuis-moi en justice, tout le monde le fait/ frappe moi, que tu soit noir ou blanc."
Hier écrivit une lettre chargée de colère à Jackson, qui répondit avec de grandes excuses, déclarant: "Je suis attaché à la tolérance, la paix et l'amour." Le chanteur promit alors qu'une note explicative accompagnerait de futures ventes d'albums.
Jackson rencontra le rabbin Boteach en 1999 et les deux devinrent rapidement des amis, voyagèrent ensemble pour promouvoir la campagne "Heal the Kids". Ce fut Boteach qui accompagna Jackson à l'école Carlebach cette année-là à Manhattan, en compagnie du médium Uri Geller.
«Il y avait une grande beauté et une gentillesse dans l'âme de Michael", selon ce qu'a écrit le rabbin Boteach dans un e-mail, en ajoutant plus tard, "je prie pour que la mort de Michael ne soit pas vaine, et que nous assisterons à un retour, même parmi les célébrités d'Hollywood, à l'esprit et aux valeurs familiales qui permettent de vivre dans l'harmonie. "
Les fans de Jackson savent qu'il eut une année chargée en 2005.
Il portait à son poignet gauche un Bendel, ou bracelet rouge, porté par les adhérents du centre de la Kabbale de Los Angeles.
Alors qu'une photo de Jackson saluant ses fans avait été publiée, certains notèrent deux inhabituelles taches blanches sur le bracelet. Des questions au sujet de la singularité du Centre de la Kabbale ne suscitèrent aucune réponse. Toutefois, Jody Myers, auteur d'un récent livre sur le Centre de la Kabbale, déclara que certaines célébrités étaient connues pour ajouter des paillettes au bracelet rouge avec des décorations personnelles .
Les spéculations sur son attachement à la Kabbale furent remplacées au cours de la dernière année par les articles signalant que Jackson s'était secrètement converti à l'islam, sous la houlette de son frère Jermaine, et avait choisi le nom de Mikaeel.
Toutes sortes de conjectures sont faites actuellement afin de savoir si les funérailles de Jackson suivront les rites des Témoins de Jéhovah, la foi dans laquelle il a été élevé, le rituel islamique, un mélange des deux ou aucun rituel.

(JTA)

 
   
 

:: Lu dans Info J*

 
 

La turbulente saga de Tel Aviv

Par Ami Bouganim

Elle s'étale sur pratiquement 14 kilomètres de long. Elle est sillonnée d'autoroutes. Elle est aujourd'hui une mégalopole dont le modèle semble être Los Angeles. Elle est l'opposé de Jérusalem : elle est obsédée par la laïcité au point que les milieux orthodoxes ne sont pas loin de la considérer comme une nouvelle Babylone.Cette ville, aujourd'hui capitale économique et culturelle d'Israël, fête ses cent ans. Comment a commencé cette histoire ? Que représente-t-elle aujourd'hui pour les Israéliens ? Notre collaborateur Ami Bouganim, écrivain et philosophe, vous sert de guide dans cette turbulente saga.

Il était une fois un peuple dispersé parmi les nations, il était partout en exil. Quand ses membres se sentaient moisir sous un ciel vermoulu ou transir sur une terre gelée, ils ranimaient le rêve d’un retour surnaturel à une terre promise qui se dérobait tant aux prières qu’elle en était devenue mythique. Dans leur interminable nostalgie s’étendaient les décors lustrés et contrastés d’une cité immémoriale. Ils n’arrêtaient pas de prononcer le nom de Jérusalem du lever au coucher, de jour en jour, d’année en année, de génération en génération. Jérusalem gisait parmi les décombres de leur mémoire et seul l’embrasement de leur imagination pouvait la relever. Jérusalem couvrait la terre d’Israël et la terre d’Israël se réduisait à Jérusalem. Peut-être Hébron où gisaient les Pères et les Mères; peut-être Tibériade où s’était enlisé le Sanhédrin. Sinon on restait résolument tourné vers Jérusalem, peut-être parce qu’on sentait qu’elle ne se relèvera de ses ruines qu’en accueillant le modèle céleste que le Saint, béni soit-Il, construisait de dires et de douleurs et cimentait de prières et de larmes.

Or Jérusalem se montrait rétive. Elle ne se prêterait pas à sa restauration humaine, elle ne réclamait rien moins qu’une résurrection divine. Elle interdisait de provoquer les nations pour précipiter sa réhabilitation juive. Elle dissuadait les avances et on l’habitait plus volontiers mort que vivant. Elle se montrait irascible, intransigeante, close. On ne pouvait bouger sans défrayer la chronique céleste ; supporter la densité divine; endurer les querelles inter religieuses; répondre aux attentes. On ne s’était pas arraché au ghetto de misère pour un ghetto sacré. On ne savait pas comment ressusciter ses morts, comment l’arracher à ses légendes, comment tirer son modèle céleste vers le bas et l’arrimer à la réalité terrestre. On avait d’autres perspectives sur le ciel et la terre et caressait d’autres rêves pour eux. On ne voulait pas bâtir la cité de Dieu, mais une cité idéale, celle que Herzl dans son roman utopique, Altneuland (Pays ancien, pays nouveau), situe à Haïfa. Le titre de la première version hébraïque était « Tel-Aviv », tiré du verset d’Ezéchiel (3, 15) : « Et j’allai vers les exilés à Tel-Aviv (Tertre-du-Printemps ?), vers ceux qui demeurent près du fleuve Kébar… » On dut se résoudre à contourner Jérusalem et ce n’est pas par hasard que l’on commença par construire des bourgades, des kibboutzim et moshavim et… Tel-Aviv. Jaffa était tellement plus ouverte. A la mer, aux pèlerins, aux millénaristes… aux sionistes. Elle n’était pas sainte, on pouvait tout se permettre. On ne se heurtait pas à un mur, on n’était pas tenu au deuil d’un Dieu, on ne vivait pas à l’ombre de mosquées, on ne croulait pas sous l’amoncellement des vestiges et l’entassement des religions. [...]

[...] Dans le heurt des civilisations, c’est la plus enracinée, dans les décors autant que dans les esprits, qui l’emporte. Même au bout de mille ans. La civilisation juive – s’il en est une – ne s’est pas enracinée dans les décors. Les vestiges archéologiques les plus impressionnants sont hérodiens ou croisés. Or Hérode était un collaborateur des Romains, passablement hellénisé, et les Croisés étaient porteurs d’une rature du judaïsme. Dans la ville de David, on ne distingue pas entre les couches cananéennes et les couches davidiques. Sur le mont du Temple trônent des mosquées. Tout le reste, de Gamla à Massada, propose des lieux de résistance, de clandestinité et de désastre. La civilisation juive est d’abord et avant tout textuelle et comme telle est elle de partout et de nulle part. Ses monuments, consacrés à la Shoah, aux soldats morts sur le champ d’honneur, aux communautés disparues, conservent un cachet extérieur. De même pour l’architecture – des maisons de la culture soviétiques aux tours new-yorkaises en passant par le Bauhaus austro-allemand – qui reste, presque toute, importée. Je ne connais pas de style israélien-méditerranéen, israélien-levantin ou israélien-oriental. Ces mots résonneraient mal dans une ambiance où l’Orient est assimilé à l’incurie, le Levant à la veulerie et la Méditerranée à la puanteur. On est du reste en train de ravaler Jaffa en détruisant des bâtisses historiques, en couvrant les terrasses de tuiles rouges et en remplaçant les persiennes par des rideaux garantissant de glauques intimités contre l’intrusion de la lumière. Les paysages bibliques ne se conservent plus que dans les villages arabes de la Galilée. Le désert se couvre de bases militaires, de bourgades de tôles des Bédouins et de localités juives qui menacent en permanence de se débander. Trois générations plus tard, on ne serait nulle part chez soi. Ce n’est peut-être pas une parenthèse croisée, ça n’en présente pas moins cette volatilité juive diasporique. A Bnei Berak où les bâtiments décrépissent, du moins extérieurement ; à Méa Shéarim où c’est l’empressement sacré du plus merveilleux des ghettos. Les superpositions des civilisations, nous avertissait Braudel, ne tiennent pas. La civilisation originelle finit toujours par ressurgir : « Les superpositions qui durent des siècle sont des allures d’épisodes. » Je ne saurais dire quelle est la civilisation locale. A parcourir l’histoire juive et à mesurer les périodes, par trop courtes, de souveraineté nationale juive, je redoute les mauvaises pensées qui m’assaillent concernant leur pouvoir d’endurance. Dans ce contexte, Tel-Aviv devra se résoudre à marquer une pause et à se donner le cœur qui lui manque. Avec goût ; avec délicatesse. Avec du doigté politique et dans le respect de… la mer.

Aujourd’hui, Tel-Aviv rêve d’un métro, elle attend son métro, elle se prépare à son métro. Je ne comprends pas l’engouement quasi-général pour ce satané métro. Nul ne semble soupçonner que les métros dans les métropoles ne sont qu’autant de galeries vers lesquelles sont rabattus les humains convertis en rats. Mais autant l’on mène des recherches surles rats dans les labyrinthes, autant on ignore les séquelles de ces couloirs, de ces quais et de ces wagons sur les humains. Ca débouchera peut-être Tel-Aviv, ça réduira peut-être la pollution, mais à quel prix ! Quelle perte ! Quelle déchéance ! Je sais bien que nous ne sommes ni à l’âge de pierre ni à celui du déluge, mais de là à instaurer l’âge du métro. A Paris, dans son métro, une main anonyme demandait un jour : «Qui est-ce qui est tout pâle, qui a très chaud et qui vit à vingt mètres sous terre ? »

 
  * Extrait - Lire l'intégralité dans le N°292 - Juillet-Août 2009  
 
     

 

 

 

Retrouvez la paracha de la semaine en français et en hébreu sur Sefarim.fr à l'adresse suivante:

Pentateuque Deutéronome ch. 1, v. 1, (Devarim)

 

 
     
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