Editorial
du Président
La
semaine des hiloulot : De Rabbi Meïr Baal Hanes à
Rabbi Chimon Bar Yohaï
Le
mot hiloula est d’origine araméenne et signifie
« fête ». Dans de nombreux pays musulmans,
la hiloula célèbre le souvenir d’un sage
à l’occasion de l’anniversaire de son décès.
L’une des hiloulot les plus connues dans le monde est
celle célébrée dans l’enceinte
de la synagogue El-Ghriba sur l’île de Djerba.
Mardi,
nous avons évoqué la mémoire de Rabbi
Meïr Baal Hanes. Faiseur de miracles, telle est l’appellation
donnée au maître de la Michna, né en 110
environ, car il avait la réputation dans la littérature
de l’Aggada, de faire des miracles. De nombreux textes
du Talmud insistent sur sa sainteté et sa profonde
humilité.
Sa
grande œuvre aura été de servir d’architecte
de la Michna : son nom y apparaît cent trente fois.
En tant que prédicateur, Rabbi Meïr avait la réputation
d’attirer à l’académie autant les
femmes que les hommes. Il construisait ses discours en trois
parties : un tiers consacré à la Halakha, un
tiers à l’Aggada et un tiers aux fables et légendes.
Dimanche
prochain, nous célébrerons le Lag Baomer et
la hiloula de Rabbi Chimon Bar Yohaï, qui en est l’expression
culminante.
Rabbi Chimon Bar Yohaï est un des plus illustres disciples
de rabbi Akiva. Ce maître de la Michna, ayant vécu
au 2ème siècle, est le rédacteur du Zohar,
le Livre de la Splendeur, le 3ème livre saint du judaïsme,
après la Bible et le Talmud.
Son
parcours se caractérise aussi par son irréductible
opposition à l’occupation d’Israël
par les Romains. Ses déclarations publiques véhémentes
lui valurent d’être, en même temps que son
fils Rabbi Eléazar, condamnés à mort
par l’autorité romaine. Le père et le
fils vivront dans la clandestinité qui dura douze ans.
Cela ne les empêcha pas d’étudier jour
après jour la Torah jusqu’au moment où,
la sentence prononcée contre eux fut définitivement
abrogée. Rabbi Chimon Bar Yohaï, devenu porte-parole
du peuple juif, sera reçu avec une délégation
à Rome par l’Empereur Antonin, pour obtenir la
levée de l’interdiction de circoncire les nouveau-nés,
décrétée par l’empereur Hadrien.
Rabbi
Chimon Bar Yohaï est un des « géants »
de la pensée juive au point que son souvenir soit évoqué
tous les vendredi soir, avec le chant de l’hymne à
sa gloire. Il proclamait notamment la supériorité
de l’étude et de la prière sur toutes
les autres valeurs terrestres ainsi que la valeur rédemptrice
de l’accomplissement des mitsvot. Parmi les aphorismes
qui lui sont généralement attribués citons
: « Précipite-toi dans une fournaise ardente
plutôt que de faire honte à ton prochain en public
»…« Grand est le travail car il honore celui
qui l’accomplit »…« Le châtiment
du menteur est de n’être plus cru, quand bien
même il dit la vérité »…
Ces
hiloulot sont de grands moments de ferveur populaire et de
piété religieuse. Même si, parfois elles
donnent lieu à des débordements et comportements
critiqués par nos maîtres, elles constituent
des dates incontournables de notre calendrier, et des rendez
vous permettant d’évoquer la mémoire de
ces grands d’Israël.
Chabat
Chalom