Pour le judaïsme, le décès est un passage. Au moment de la mort d’un proche, on récite la bénédiction suivante :
« Barou’h ata Hachem, Elokénou méle’h haolam dayan haèmèt »
Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, juge de vérité.
C’est la bénédiction qui célèbre le passage de la vie à la mort. Avec la ‘Hévra Kadicha, « assemblée » d’accompagnateurs, de passeurs, le Consistoire propose l’encadrement religieux adéquat pour accompagner les défunts.
Qu’est-ce que la ‘Hevra Kadicha ?
‘Hevra Kadicha est une expression araméenne qui signifie : la sainte assemblée. Elle désigne l’ensemble des personnes, hommes et femmes, qui officient dans la préparation et l’organisation de l’inhumation. Pour postuler à la ‘Hevra Kadicha, il faut être pratiquant et résolument tourné vers les autres. Cette mitsva est surnommée ‘hessed chel émet : « bonté de vérité ».
Quels sont les premiers gestes au moment du décès ?
À l’heure où l’euthanasie fait débat, nous considérons qu’il faut respecter la vie jusqu’au bout : rien, ni personne, ne doit accélérer l’arrivée de la mort. Quand on sent que la personne approche de la fin, on lui fera réciter le Chéma Israël ou le psaume 91.
Voici les premiers gestes :
- Fermer les yeux et la bouche du défunt
- Cacher le visage
- Etendre les bras le long du corps, les mains ouvertes
- Recouvrir le corps d’un drap
- Allumer une bougie ou une veilleuse au chevet du défunt
- Couvrir les miroirs
- Lire les psaumes en hébreu (à défaut en français) à son chevet
- Appeler le Service de la Hevra Kadicha du Consistoire
- Appeler les pompes funèbres de votre choix et assurez-vous qu’elles fassent appel au Consistoire de Paris aussi bien pour la tahara (toilette) que pour l’inhumation.
En quoi consiste la toilette rituelle ?
Cette toilette (ré’hitsa) prépare le corps pour sa résurrection future. On parle également de purification (tahara). Pour cela, le corps est lavé selon un certain cérémonial durant lequel des versets bibliques sont récités, lors d’ablutions. Puis le corps est revêtu d’un linceul. Les hommes sont en plus recouverts du talit, dont on aura retiré un tsitsit (frange rituelle).
Attention : Cette toilette répond à des règles précises. Elle doit être réalisée par des personnes habilitées et agréées par le Beth-Din de Paris. Assurez-vous donc auprès des pompes funèbres que le Consistoire a été prévenu.
Quel est le sens du Kadich et des veilleuses ?
Les veilleuses sont des lumières contre l’oubli. Elles sont allumées dans les synagogues pour perpétuer le souvenir de ceux qui nous ont quittés. A défaut de bougies, certaines possèdent un tableau d’allumage électrique avec une plaque comportant le nom du défunt. Les personnes sans héritiers peuvent charger le Consistoire de s’occuper de leur enterrement, de rappeler chaque année leur nom et de faire réciter un Kadich en leur mémoire dans les différentes synagogues. Le Kadich est l’une des mitsvot essentielles des endeuillés : pendant les sept jours du décès, ainsi que pendant le mois et l’année de deuil, selon le degré de parenté, l’endeuillé récite le Kadich en présence d’un minian (quorum de dix hommes).
Que fournir au service ‘Hevra Kadicha du Consistoire de Paris ?
La famille endeuillée doit fournir l’attestation du décès, les coordonnées des Pompes Funèbres, la date et l’heure du départ du lieu où se trouve le cercueil (domicile ou hôpital) et enfin l’heure de l’enterrement au cimetière. La famille peut s’adresser à l’entreprise de pompes funèbres de son choix, agréée par les services du Consistoire de Paris, pour l’organisation des obsèques. Le Consistoire de Paris dispose de plusieurs équipes qui se déplacent à Paris, en région parisienne, jusqu’à un périmètre de 200 km autour de la capitale. Il peut ainsi aider des petites communautés démunies de structures adéquates.
Quelle est l’action du Consistoire dans ce domaine ?
En dehors de nos équipes qui se déplacent pour aider les endeuillés, le Consistoire de Paris vous fournit :
- La liste des rabbins de la région,
- La liste des cimetières où se trouve un carré juif
- La liste des veilleurs qui peuvent lire les psaumes jour et nuit
- L’équipe qui réalisera la toilette religieuse (hommes pour homme, et femmes pour femme).
- Le nom du défunt est systématiquement récité durant l’année de deuil, durant les offices du Chabbat et des fêtes, dans la communauté du défunt.
- On peut placer une plaque, au nom du défunt, sur le panneau du souvenir d’une synagogue consistoriale.
Le Consistoire de Paris remet aux familles en deuil, un livret rédigé par le Grand Rabbin Michel Gugenheim, dans lequel sont mentionnées les dispositions de la loi juive (halakha) s’y afférant.
Le Consistoire de Paris est à la disposition des familles pour organiser un minian et tous les offices nécessaires.
Qu’en est-il de l’incinération ?
L’incinération est interdite. Elle ne coïncide pas avec la vision du judaïsme sur la mort et sur ce qui reste du défunt. Car sans ces restes, l’âme du défunt ne pourra ni avoir accès au Monde Futur, ni à la résurrection des morts. En conséquence, le Consistoire ne procédera pas à la purification rituelle, ni n’enverra de rabbin, dans ce cas de figure.
Hevra Kadicha
Tél. : 01 40 82 26 90 - email : hevra@consistoire.org |